Si c'tite ne convient pas, tant pis pour toi, suite et fin. J'espère.
Nous voici donc à la pharmacie, mon début d’infection urinaire et moi.
Le jeune homme s’avance vers le comptoir de l’officine, le sourire affiché aux lèvres (j’ai toujours rêvé d’écrire ce type de phrase) (voilà c’est fait) (mais ça change rien à ma vie) (j’aurais peut-être pas du).
Je pense « Oh naaaan putain pas celui là, pas le mou du g’nou, naaaaan pas lui »
Ployant sous la douleur, haletant, émétophobiquement au top (puisque je te rappelle je viens de rendre 1 litre d’eau à la terre) (enfin, c’est une image poétique, j’ai utilisé mes toilettes)...bref, je lui dis « Monuril, f’ouplait »
La limace sous oxazépam : « Bonjour, vous avez une ordonnance ? »
Là tu hésites entre lui faire bouffer son stock de Guronzan ou le poignarder avec un des coupe –ongles sur son présentoir, mais tu dis, ou plutôt tu halètes :
« Téléphoné doc.... lui dire Monuril.....pas venir........mal......trèèèèèèès maaaaaaaaaal »
L’escargot souffrant de mononucléose « oui mais sans ordonnance je ne peux pas vous le donner.... »
Et je switche en mode Ally Mc Beal, c'est-à-dire que je saute sur le comptoir, je le chope par le tablier, je lui écrase sa tête trois fois contre sa caisse enregistreuse, je le relève, je le fais tourner comme une toupie au dessus de ma tête, il s’écrase comme une merde au sol, je lui mets un pied dessus et je lui dis, calmement « Monuril , si tu veux revoir ta mère vivante ».
Je redeviens moi pour lui dire, pliée en deux « le doc ... conseillé, ... venue ici .... me trainant, .... donnerai toutes les ordonnances du monde ce soir, mais .......DONNEZ MOI CE MEDOC..... »
L’aï, épuisé par une course de 2 cm, s’en va dans l’officine demander l’autorisation à la boss.
Tu penses « bordel, t’aurais pas pu faire ça directement ? »
Bref, elle vient, et solidarité féminine ou excellente professionnelle, voire les deux, en deux coups de cuillers à pot (j’aime pas cette expression mais elle me fait rire quand même), tu as ton SACHET DE MONURIL.
Ton précieux, ton Graal.... Enfin presque...
Car, ALORS QUE SA BOSS VIENT DE LE FAIRE, la tortue en dépression commence à t’expliquer COMMENT tu dois le prendre ........ en gardant entre ses très laids doigts, le sachet magique.
Toi tu baves, t’as ta carte bancaire en mains, tu te dis putain ça va faire mal au budget mais tant pis, ou je décède sur place ou je mange des patates tout le mois... pendant que dans un brouillard, tu perçois des bribes de « boire beaucoup d’eau » « pas en mangeant »...
Et là tu switches en mode Xéna qui aurait bouffé JCVD qui lui même aurait bouffé un serpent qui est pas gentil du tout,
... tu craques, t’en peux plus, tu vas le découper avec ta carte Bancontact : "BON .........COMBIEN ??????????"
- 1 euro 72.
Fouille du porte monnaie pour donner la monnaie exacte à lui jeter à la tronche.
Mais tu es bien élevée (merci Mamandemoi), alors tu payes, tu te traines jusqu’à ta bagnole, tu rentres chez toi presque à quatre pattes, tu bois ton putain de sachet et tu arrives bien sûr ici pour raconter tout ça. T’as même pas honte.
Et faire un coucou aux élèves de Mme Devine.
Car tu es toujours en vie.