Je n'suis pas mort, je dors comme disait l'autre.
Imagine une fille, un peu vieille, un peu grosse, assise devant son ordi, qui serre les dents, et qui pleure un peu mais pas trop longtemps, parce que dans le fond, elle sait que ça ne changera rien à sa vie.
Alors elle arrête, elle vient ici pour te parler... et ...Elle pourrait te dire quoi ? Par exemple ceci...
Clap. Moteur.
"J'avais juste besoin d'un break. Et cela prend des proportions qui me dépassent... Mails, sms... tout le monde s'inquiète... comme si la vie c'était FB, comme si la vie ne pouvait plus se concevoir que via ce réseau assholsocial.
Je vais. Bien serait mentir. Mal serait mentir aussi.
J'ai juste besoin de ne plus perdre du temps ... de ne plus contempler un fil d'actualités rempli de haine, d'images violentes. J'ai juste besoin de ne plus parler pour ne rien dire. De ne voir personne.... j'ai juste besoin de me replier dans ma caverne. De me reposer. Et de revenir plus tard, quand j'irai bien sans mentir en le disant.
Un ami m'a fait remarquer que si j'étais partie de FB sans rien dire, les gens ne se seraient même pas rendus compte... Et il a sans doute raison.
Je l'ai annoncé pour ne pas que l'on "s'inquiète" inutilement (mais qu'est ce qu'elle croit celle là, qu'elle est le centre de l'univers ou quoi ?)
C'est pas non plus la première fois que je ferme mon compte pour quelque temps...
Je devrais dire que c'est gentil que les gens s'inquiètent pour moi. Mais ces gens ... pour la plupart, ne me connaissent pas...
Ils ne connaissent de moi que la façade.
Ils ne savent rien des guerres perdues d'avance que j'ai menées. Des larmes que j'ai refoulées trop longtemps, et qui, sans doute, me poussent à ces replis, ces va-et-vient entre les éclats de rire tonitruants et les moment de silence monacaux.
Je suis loin d'avoir eu une vie de merde. Très loin même. Ce n'est pas pour autant qu'elle sent le Chanel n° 5.
Sauf que là, je me suis posée un peu pour regarder ce qui m'attend, et j'ai pas spécialement envie d'en rire. Même s'il n'y a rien de grave. Même si c'est prévu, écrit... de longue date.
Je suis juste fatiguée de porter ces fardeaux et c'est normal, puisque je fais comme s'ils n'étaient pas accrochés à mes épaules depuis très (trop) longtemps, et pour encore quelques années.
Certains disent que l'on choisit sa vie avant de la vivre. Et qu'on a des choses à apprendre de nos épreuves. Ils ne doivent pas se sentir aussi seuls que moi alors.
Non je n'irai pas chez le psy, non je ne prendrai pas d'anti dépresseurs, non je ne me noierai pas dans l'alcool... Je n'en suis pas là.
Ca passera. Ca passe toujours (et j'entends les premiers de classe, le nez dans leur bouquin de psycho dire que "ça passera ou ça cassera") Mais non, ça ne cassera pas.
Je ne m'en accorderai jamais le droit. J'ai un regard sur moi sans concession. Avec peu d'empathie, et de bienveillance et oui, je sais c'est un de mes problèmes récurrents... Je ne m'aime pas des masses.
Et je parle peu, finalement, très peu des mes états d'âme quand je vais mal... pourquoi ?
ça sert à quoi ?
Toutes ces questions sans réponses... tiens, par exemple, depuis quelques jours je me demande pourquoi je me gave de séries (Orange is the New black, trois saisons en trois jours ) et de nourriture dég.
Je veux m'amocher encore plus ? Je veux qu'on me voit ? Je ne veux plus devoir me montrer ? je veux que les gens détournent le regard ? Et puis aussi...
Je me demande pourquoi les gens ne m'appellent ou ne se souviennent de moi que quand ils ont une question... un souci... besoin de mes "conseils" ? Fuck.
Et je n'ai plus envie d'écouter ou de faire semblant d'écouter les gens qui ramènent tout à eux, qui pensent que la terre va s'arrêter le jour où ils s'en iront. Ma planète à moi ne tourne plus rond depuis longtemps.... la leur semble en orbite autour de la mienne.
Bref, j'ai plus envie de répondre au téléphone, aux messages s'ils n'ont pas un minimum de cette bienveillance que je ne m'accorde pas.
Je me demande pourquoi j'écris encore ici. Ce blog était un blog léger, drôle. C'est comme ça que je le voulais. C'est le voile que je mettais sur ma vraie vie qui de l'intérieur, n'avait, n'a et n'aura rien d'hilarant .... ma force à moi, c'est le rire.
Celui que je donne, celui qu'on me donne... mais là... y a pas de place pour l'instant.
Life sometimes sucks
I am done."
Clap de fin.
Voilà ce qu'elle aurait pu dire la fille un peu vieille, un peu grosse derrière son clavier.