Lettre aux toikimelises et autres divorcés
Cher Toikimelis,
Je suppose que lors de toute séparation, en tous cas des mois qui la suivent, chacun a besoin de son espace de reconstruction.
C'est mon cas.
Apres 15 années de vie commune, il faut trouver tes repères, seule. Seule mais pas solitaire. Autour de toi, tes enfants, ta famille, tes amies, tes amis, tes collègues, tes connaissances, les requins et les créanciers (quoique les deux dernières catégories ne font souvent qu'une).
Dans ma phase à moi, il y a eu beaucoup énormément mais vraiment fort très énormément beaucoup de sorties.
Au fil de ces sorties, les amis et les amies de mes amis et mes amies sont devenus les miens... Enfin, pour un temps. Parce que tu as des réflexes conditionnés, encore, qui te collent aux basques, malgré tout.
Tu supportes plus ce qui a fait que tu as décidé un jour de prendre armes, bagages et enfants et de mettre une signature au bas d'un papier qui annule un autre papier.
Une phrase, un geste, une attitude te replonge directement dans l'ambiance électrique qui a précédé ton départ.
Les autres, ils restent là, la bouche ouverte, sans comprendre pourquoi tu pètes une case.
Puis, ça se calme. C'est quand tu comprends que c'est pas pareil.
Tu fais alors non pas le bilan de ta vie, parce que ça, c'est fait depuis longtemps, mais le bilan de ta n'autre vie. Sans concession ni faux semblants.
Tu finis par te dire que oui, c'est cette vie là dont tu as besoin.
Mais tu dois aller plus loin encore dans ta démarche. Accepter que les reproches qui vous ont détruits étaient parfois fondées, de part et d'autre (donc fatalement, celles que tu recevais aussi hein) et que celles ci doivent encore te faire avancer. Soit, tu changes, ce qui est difficile vu ton grand âge et ton p'tain de caractère, soit tu annonces la couleur "faire avec, ou faire sans"
J'annonce la couleur, mais pas toujours clairement
Les vrais amis, ils sont là depuis l'avant, le pendant et l'après. Les autres, ils n'ont fait que passer et partager quelques soirées bien arrosées... C'est du flan, comme dirait quelqu'un que je connais bien.
J'suis ENCORE au régime, le flan, je le laisse dans le ravier.
Je prends, je donne peu, je prends beaucoup, je donne un peu plus, je prends énormément, je vais pouvoir tout donner...
J'devais juste arrêter d'écrire pour me concentrer sur mon foie et aussi un peu plus sur mes choix.
C'est fait.
J'back bloghome.
Et je suis contente
Et je te retrouve, Cher Toikimelis, toujours aussi présent.
Toi, t'es pas du flan, je t'aime.